Op-Center by Tom Clancy

Op-Center by Tom Clancy

Author:Tom Clancy
Format: mobi, epub, azw3


44.

Mardi, 10 : 00, Washington D. C.

Hood avait l’impression de s’être fait couper l’herbe sous le pied, mais il n’arrivait pas à en vouloir au président.

Michael Lawrence n’était pas le plus brillant parmi ceux qui avaient occupé cette fonction, mais il avait la patte, il avait le charisme, et ça marchait à la télé et dans les réunions électorales. Le public aimait son style. Il n’était certainement pas non plus le meilleur gestionnaire à ce poste. Il n’aimait pas se salir les mains en se frottant aux dures réalités de l’exercice du pouvoir : il n’avait pas le goût du détail d’un Jimmy Carter. Il avait laissé la bride sur le cou à des collaborateurs fidèles comme Burkow ou la porte-parole de la Maison Blanche, Adrian Crow, pour qu’ils créent leurs propres petits fiefs, des bases de pouvoir personnel qui avaient peu à peu noyauté d’autres agences gouvernementales : on récompensait la coopération et la réussite par des promotions et l’accès à l’entourage présidentiel, et l’on punissait l’échec par des limogeages et l’assignation à des tâches sans intérêt Même quand il avait commis des erreurs de novice en politique étrangère, l’actuel président n’avait jamais essuyé le feu de la presse comme ses prédécesseurs : à force d’inviter et d’arroser la profession, d’accroître les divers avantages des journalistes, et de laisser échapper à bon escient fuites et tuyaux exclusifs, Crow avait réussi à se mettre dans la poche l’ensemble de la presse, à l’exception de quelques éditorialistes revêches. Et de toute façon, soutenait-elle, plus personne ne lisait les papiers d’opinion. C’étaient les sondages et la pub qui manipulaient les électeurs, pas George Will ou Cari Rowan.

Lawrence pouvait se montrer impitoyable, aveugle et entêté. Mais on ne pouvait lui retirer qu’il avait proposé au pays un programme audacieux, intelligent, et qui commençait tout juste à porter ses fruits. Un an avant d’annoncer sa candidature, le gouverneur de Floride Lawrence avait rencontré les dirigeants de l’industrie pour leur demander si, en échange de substantiels avantages fiscaux, ils s’engageraient dans un plan de privatisation de la NASA, le gouvernement se chargeant des lancements et des infrastructures, les entreprises privées assumant l’essentiel des frais de personnel comme des investissements de recherche et de mise au point. Concrètement, Lawrence proposait de tripler le budget de l’agence spatiale sans passer par le Congrès. Mieux, les dépenses gouvernementales en recherche spatiale seraient réduites de deux milliards de dollars, une somme que Lawrence comptait assigner à la lutte contre la criminalité et à l’éducation. Il suggérait également qu’un tiers des nouveaux ouvriers de la NASA soient recrutés parmi les chômeurs, ce qui ferait une économie supplémentaire d’un demi-milliard de dollars par an.

L’industrie américaine avait accepté le plan, et tout l’argumentaire de la campagne électorale de Lawrence avait visé à rappeler aux Américains la gloire perdue de l’époque des Mercury, Gemini et autres Apollo, des ouvriers en bleu et des chercheurs en blouse blanche œuvrant de concert pour un objectif commun de plein-emploi et d’inflation zéro. Il avait lié le



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