Raging Bull by Jake La Motta

Author:Jake La Motta [Motta, Jake La]
Language: eng
Format: epub
Tags: Autobiographie, Témoignage, Récits
ISBN: 9780306808081
Google: nJBMDr_XCVMC
Amazon: 0306808080
Publisher: Da Capo Press
Published: 1997-01-14T23:00:00+00:00

CHAPITRE 17

Ma réaction ne m’a pas fait beaucoup d’amis dans la Mafia – qui, naturellement, avait toutes les cartes. Sans parler des gros bras et des flingues. Quand Pete a transmis ma réponse à Nick, au resto Chez Richie, le truand a simplement dit :

— Dommage.

Et il a tourné les talons.

Je m’attendais à une attaque, mais pas au coup fourré qu’ils m’ont lancé dans les pattes. Une semaine plus tard, étendu sur le ventre, je somnolais à la salle d’entraînement dans les mains de Tiny, le masseur. On a frappé à la porte, Tiny est allé ouvrir. C’étaient Salvy, Patsy et deux autres dont j’ignorais le nom. L’un d’eux a adressé un signe au masseur, qui a décampé.

— Salut, mon vieux Jackie, a fait Salvy avec ce grand sourire qui me donnait toujours envie de lui faire une tête au carré.

Je me suis retourné puis j’ai replongé le visage entre mes bras.

— On a regardé ton match contre Kochan, a dit Patsy. Mon vieux, tu lui as mis une de ces roustes, au gaillard !

J’ai poussé un grognement sans bouger.

— Ah ! c’est rien, ça, est intervenu le troisième type. Parlez-moi du soir où il a battu Satterfield. Un poids moyen mettant KO un boxeur comme Satterfield, qui a lui-même envoyé au tapis plusieurs des meilleurs poids lourds… Chapeau !

— T’y connais rien, a renchéri Salvy. Son grand exploit, c’est sa victoire sur Robinson. Vous vous rendez compte que Jackie est le seul à avoir battu Robinson ?

Craquant le premier, je me suis assis sur la couchette avant de m’envelopper d’une serviette et de les regarder :

— Vous laissez jamais tomber, hein ?

Patsy m’a resservi son grand sourire mais il y avait dans son regard une dureté qui en disait long : j’étais dans l’œil du cyclone. J’ai beau ne pas être le mec le plus malin du monde, leurs intentions étaient toujours transparentes.

— Jake ! Calmos, mon gars, fais pas toujours ton gros méchant. On est juste passés te dire « Salut, champion ! » Oh, merde, oublie le « champion », ça m’a échappé.

— Bon, vous avez transmis le message. Maintenant, tirez-vous.

Salvy a fait passer son cure-dent d’un coin de sa bouche à l’autre avant d’attaquer :

— Écoute, Jake…

— Appelle-moi « champion », espèce de minable ! ai-je exigé en me levant.

— Jake…

— Champion !

— D’accord, champion. Écoute…

— Ici, c’est moi qui parle et vous qui écoutez. Barrez-vous, j’ai dit. De l’air !

« Chassez le naturel, il revient au galop. » Patsy a repris sa sale gueule vicelarde :

— Tu ferais mieux d’être raisonnable.

— Foutez le camp ! ai-je explosé. Quand j’aurai envie de voir des ordures comme vous, je vous passerai un coup de fil ! Dehors !

— T’excite pas, bonhomme, a repris Patsy d’un ton menaçant. Sur le ring, tu joues les terreurs mais sorti de là t’es qu’un minus… et une andouille.

Il a fait demi-tour et s’est dirigé vers la porte, suivi par le reste de l’équipe. Au moment de franchir le seuil, Salvy a

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