Hathaway 2 by Lisa Kleypas

Author:Lisa Kleypas
Language: eng
Format: epub

— Qu'y a-t-il ?

— Il y a eu un mouvement sur la terrasse. Il se peut

que quelqu'un nous ait vus.

Sous l'effet du choc, Winnifred se ressaisit. Elle se

détourna et se rajusta d'une main maladroite.

— Mon gant, chuchota-t-elle en l'apercevant à côté

du banc.

Merripen alla le lui ramasser.

— Je... je vais dans le vestiaire des dames, dit-elle d'une

voix mal assurée. Je dois mettre de l'ordre dans ma

toilette. Je retournerai dans le grand salon dès que j'en

serai capable.

Elle n'était pas certaine de comprendre ce qui venait

de se passer, ni ce que cela signifiait. Merripen avait

admis qu'il l'aimait. Il avait enfin prononcé les mots.

Mais elle s'était toujours imaginé une confession

joyeuse, pas un aveu amer et furieux.

Si seulement elle pouvait retourner à l'hôtel et se

retrouver seule dans sa chambre ! Elle avait besoin

d'intimité pour réfléchir. Quelles avaient été les paroles de

Kev ?....Je préfère encore te voir vivre entre les bras de ce

salaud froid et insensible plutôt que mourir entre les

miens.

Cela n'avait aucun sens. Pourquoi avait-il dit une

chose pareille ?

Elle aurait voulu l'interroger, mais ce n'était ni le

moment ni l'endroit. Il lui faudrait aborder le sujet avec

la plus grande prudence. Merripen était plus compliqué

que les gens ne l'imaginaient. Même s'il donnait

l'impression d'être moins sensible que la plupart des

hommes, il était la proie de sentiments si intenses qu'il

ne parvenait pas toujours à les dominer.

— Il faudra que nous parlions, Kev.

Il acquiesça d'un bref signe de tête, le cou et les

épaules voûtés comme sous le poids d'un insupportable

fardeau.

Winnifred gagna le plus discrètement possible le

vestiaire situé à l'étage, où des femmes de chambre

s'affairaient à recoudre des volants déchirés, à tamponner

des visages luisants de sueur et à consolider des chignons

à l'aide d'épingles supplémentaires. Rassemblées en

petits groupes, les femmes gloussaient en se racontant les

derniers potins. Winnifred s'assit devant un miroir et

étudia son reflet. Elle avait les joues en feu, et ses

lèvres étaient rouges et gonflées. Quiconque la verrait

devinerait-il ce qu'elle venait de faire ? A cette pensée,

elle s'empourpra davantage encore.

Une femme de chambre vint lui tamponner le visage,

puis le lui poudra légèrement. Après l'avoir remerciée,

Winnifred prit plusieurs inspirations -dans la mesure où

ce maudit corset le lui permettait - et s'assura

discrètement que son corsage recouvrait totalement ses

seins.

Quand elle s'estima prête à redescendre, une demi-

heure environ s'était écoulée. Elle sourit quand Poppy entra

dans la pièce et se dirigea vers elle.

— liens, prends ma place, lui dit-elle en se levant. Tu

as besoin d'épingles à cheveux? De poudre de riz?

— Non, merci.

Poppy arborait une expression tendue, anxieuse, et

était presque aussi rouge que Winnifred un peu plus tôt.

— Tu t'amuses ? s'enquit celle-ci avec une pointe

d'inquiétude.

— Pas vraiment, répondit Poppy avant de l'attirer à

l'écart. J'espérais rencontrer des gens autres que les

vieux aristocrates guindés habituels ou, pire, les jeunes.

Mais les nouveaux venus sont des hommes d'affaires et

des arrivistes. Soit ils veulent parler d'argent - ce qui est

vulgaire et je n'y connais rien -, soit ils prétendent ne pas

pouvoir évoquer leur activité, ce qui signifie sans doute

qu'elle est illégale.

— Et Beatrix ? Comment s'en sort-elle ?

— Elle a pas mal de succès, en fait. Elle ne cesse de

dire

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