Les Yeux foudroyés: roman by Dean Koontz & Polanis & Quadruppani

Author:Dean Koontz & Polanis & Quadruppani [Koontz, Dean & Polanis & Quadruppani]
Language: eng
Format: epub
ISBN: 9782226038012
Publisher: Albin Michel
Published: 1989-10-31T12:31:23.022239+00:00

sant devant d'autres surfaces de métal poli, partout o˘

les attirait un vague reflet de p‚le lueur lunaire.

Je me glissai d'un couvert à un autre, l'oreille et l'oeil aux aguets.

Je courus à pas légers, courbé en deux.

Je contournai doucement les coins aveugles.

M'aplatis.

Rampai.

Glissai.

Me faufilai.

Un moustique me chatouilla le cou de ses longues pattes, ses ailes fragiles battant vigoureusement l'air et j'esquissai le geste de l'écraser puis songeai que le bruit de la claque risquait de me dénoncer. Je refermai lentement une main sur lui tandis qu'il se nourrissait de moi-et l'écrasai entre paume et cou.

Il me sembla entendre quelque chose du côté du Palais du rire mais ce fut très vraisemblablement mon sixième sens qui m'envoya dans cette direction. Dans les ténèbres, l'immense face de clown paraissait cligner de l'oeil à mon intention, mais sans humour.

c'était plutôt le genre de clin d'oeil que vous adresse la Mort quand elle vous fait l'honneur de réclamer son d˚, un clin d'oeil sinistre simulé par les asticots grouillant dans une orbite.

Un gobelin qui était monté dans une gondole du Palais du rire avant la fermeture avait eu l'ingénieuse idée de sortir de l'énorme bouche béante du clown pour retrouver ses comparses. L'air fanfaron, une dégaine à la Elvis, il arborait une banane avantageuse et devait avoir dans les vingt-cinq ans. Tapi contre la caisse, je l'observais... et quand il passa à ma hauteur, je frappai.

Cette fois-ci, je ne fus pas aussi rapide ou aussi puissant qu'auparavant et la bête réussit à lever un bras et à détourner la lame au moment o˘ la pointe coupante allait taillader sa gorge. L'acier coupant comme un rasoir fendit la chair de son avant-bras et lui fit une estafilade le long de la main, la pointe s'arrêtant entre les premières phalanges de deux doigts. Le démon poussa un petit cri à peine audible qu'il étouffa en s'apercevant sans doute qu'un hurlement risquait d'attirer aussi bien des forains curieux que d'autres gobelins.

Alors même que le sang jaillissait de son bras, le démon s'arrachait à mon étreinte. Avec une titubation d'ivrogne il se jeta sur moi, ses yeux lumineux brillant du désir de meurtre.

Avant qu'il ait récupéré son équilibre, je lui balançai mon pied dans l'entrejambe. Prisonnier de la forme humaine, il était l'otage de ses faiblesses physiologi-ques et se plia donc en deux quand la douleur explosa dans ses testicules. Mon pied frappa de nouveau, plus haut cette fois et comme la bête baissait obligeamment la tête au même moment, le coup la cueillit sous le menton. Elle s'étala les quatre fers en l'air sur l'allée couverte de sciure et je tombai dessus en enfonçant profondément le couteau dans sa gorge, puis en tournant la lame. J'encaissai deux ou trois coups de poing à

la tête et aux épaules quand elle fit une futile tentative pour me repousser mais je réussis à extirper la vie de cette créature comme l'air d'un ballon crevé.

Haletant mais gardant à l'esprit la nécessité de rester silencieux, je me relevai péniblement au-dessus du gobelin mort... et reçus un coup par-derrière à la nuque.

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