Botchan by Sôseki Natsume

Botchan by Sôseki Natsume

Author:Sôseki Natsume [Natsume, Sôseki]
Language: eng
Format: epub, mobi
Tags: japonais
Publisher: Le serpent à plume Éditions
Published: 2011-10-17T05:30:20+00:00


VII

Le soir même, à la pension, je vidai les lieux. À peine rentré, je commençais d’emballer mes affaires quand la patronne s’inquiéta de ce que quelque chose m’eût déplu. Si j’avais un quelconque motif de colère, elle y mettrait bon ordre sur-le-champ. C’est ahurissant ! Pourquoi le monde est-il plein de gens inconséquents ? Je ne comprenais plus si elle désirait mon départ ou non. Elle était vraiment dérangée. C’eût été un manque de dignité pour un homme d’Edo de discuter avec une personne de cette nature, aussi j’appelai un pousse et m’en allai.

C’était bien beau de partir mais je n’avais pas la moindre idée d’où aller. Quand le tireur m’interrogea sur la direction à prendre, je lui répondis de se taire et de me suivre : il comprendrait bien où nous irions. J’avançais à pas rapides. J’avais bien eu l’idée de retourner à l’auberge Yamashiroya car c’était simple, mais il m’aurait fallu avant peu déménager une seconde fois et c’était encore plus empoisonnant. Tout en marchant, je tâchais d’apercevoir sur mon chemin une enseigne ou l’indication d’une pension, quelque chose. Dans ce cas, j’aurais compris que la Providence m’invitait à m’installer là. Le rickshaw derrière moi, nous avancions dans une partie de la ville paisible où il semblait faire bon vivre, puis nous débouchâmes dans le quartier Kagiya dans lequel se rassemblent les résidences anciennes appartenant à des familles nobles. Il y avait peu de chances de trouver une pension par là, et je songeais qu’il nous fallait regagner des lieux plus vivants et populaires quand brusquement une idée me passa par la tête. Courge-Verte, cet homme que j’aimais et respectais, habitait dans le coin. Comme il était né dans ce quartier et que sa famille y possédait une demeure depuis des générations, il était probable qu’il connût bien la situation des lieux. Si je le lui demandais, il pourrait peut-être m’indiquer la pension qui me conviendrait. Par bonheur, je lui avais rendu visite une fois auparavant, et je pouvais retrouver mon chemin sans problème. En effet, je n’eus aucun mal à me repérer, et quand je lançai du dehors, à deux reprises : « Pardon, y a-t-il quelqu’un ? », une vieille femme d’environ cinquante ans sortit de la maison avec, à la main, une chandelle à la mode ancienne faite d’un cordonnet de papier huilé. Je ne déteste pas les jeunes femmes mais quand j’en vois d’un certain âge, j’éprouve comme un chaud sentiment de nostalgie. C’est probablement que ma tendresse pour Kiyo se déplace sur toutes les vieilles femmes que je rencontre. Cette femme distinguée était sans doute la mère de Courge-Verte ; ses cheveux étaient coupés à la manière des veuves ; la ressemblance avec son fils était frappante. Comme elle m’invitait à entrer, je lui dis que je désirais seulement m’entretenir brièvement avec son fils. Elle le fit venir dans l’entrée ; j’expliquai alors ma situation et lui demandai s’il connaissait quelque chose pour moi dans les environs. Mon collègue compatit à mes embarras



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