The Crooked Timber of Humanity by Hardy Henry Banville John Berlin Isaiah

The Crooked Timber of Humanity by Hardy Henry Banville John Berlin Isaiah

Author:Hardy, Henry, Banville, John, Berlin, Isaiah
Language: eng
Format: epub
Publisher: Princeton University Press
Published: 2013-03-02T16:00:00+00:00


Appendix: Violence and Terror

TWO EXCERPTS FROM MAISTRE’S SOIRÉES

I

The Violence of Nature

THE FIRST EXCERPT IS THE FULL text of the passage from Maistre translated in part on pp. 115–16 above. That translation, completed by the editor, appears after the French original.

Dans le vaste domaine de la nature vivante, il règne une violence manifeste, une espèce de rage prescrite qui arme tous les êtres in mutua funera: dès que vous sortez du règne insensible, vous trouvez le decret de la mort violente écrit sur les frontières mêmes de la vie. Déjà, dans le règne végétal, on commence à sentir la loi: depuis l’immense catalpa jusqu’à la plus humble graminée, combien de plantes meurent, et combien sont tuées! mais, dès que vous entrez dans le règne animal, la loi prend tout à coup une épouvantable evidence. Une force, à la fois cachée et palpable, se montre continuellement occupée à mettre à découvert le principe de la vie par des moyens violents. Dans chaque grande division de l’espèce animal, elle a choisi un certain nombre d’animaux qu’elle a chargés de dévorer les autres: ainsi, il y a des insectes de proie, des reptiles de proie, des oiseaux de proie, des poissons de proie, et des quadrupèdes de proie. Il n’y a pas un instant de la durée ou l’être vivant ne soit devoré par un autre. Au-dessus de ces nombreuses races d’animaux est placé l’homme, dont la main destructrice n’épargne rien de ce qui vit; il tue pour se nourrir, il tue pour se vêtir, il tue pour se parer, il tue pour attaquer, il tue pour se défendre, il tue pour s’instruire, il tue pour s’amuser, il tue pour tuer: roi superbe et terrible, il a besoin de tout, et rien ne lui résiste. Il sait combien la tête du requin ou du cachalot lui fournira de barriques d’huile; son épingle déliée pique sur le carton des musées l’élégant papillon qu’il a saisi au vol sur le sommet du Mont-Blanc ou du Chimboraço; il empaille le crocodile, il embaume le colibri; à son ordre, le serpent à sonnettes vient mourir dans la liqueur conservatrice qui doit le montrer intact aux yeux d’une longue suite d’observateurs. Le cheval qui porte son mâitre à la chasse du tigre se pavane sous la peau de ce même animal: l’homme demande tout à la fois, à l’agneau ses entrailles pour faire résonner une harpe, à la baleine ses fanons pour soutenir le corset de la jeune vierge, au loup sa dent la plus meurtrière pour polir les ouvrages légers de l’art, à l’éléphant ses défenses pour façonner le jouet d’un enfant: ses tables sont couvertes de cadavres. Le philosophe peut même découvrir comment le carnage permanent est prévu et ordonné dans le grand tout. Mais cette loi s’arrêtera-t-elle a l’homme? non, sans doute. Cependant quel être exterminera celui qui les extermine tous? Lui. C’est l’homme qui est chargé d’égorger l’homme. Mais comment pourra-t-il accomplir la loi, lui qui est un être moral et miséricordieux; lui qui est



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