La France de la Renaissance by Histoire de France - Livres

La France de la Renaissance by Histoire de France - Livres

Author:Histoire de France - Livres [Livres, Histoire de France -]
Language: eng
Format: epub
Tags: Histoire
ISBN: 9782847346824
Google: Uyd8tgAACAAJ
Publisher: Tallandier
Published: 2011-11-14T23:00:00+00:00


JEU DE PAUME

Parmi tous les jeux de balle en vogue au XVIe siècle, le jeu de paume fut l’un des plus pratiqués. En fait, il y en avait deux, la longue, qui se pratiquait à l’extérieur, et la courte, qui se jouait en salle. L’origine de ce jeu est peut-être italienne et viendrait des jeux d’enfants qui, dans les rues, se renvoyaient des balles en utilisant pour engager le service les auvents de planches ou de tuiles qui surplombaient les échoppes. Ce jeu physique, qui nécessitait force et adresse, avec ses règles en constante évolution au fur et à mesure qu’il se sophistiquait, et qui ne peut être comparé à aucun autre, pas même au tennis, dont on le dit pourtant l’ancêtre, ne pouvait au XVIe siècle se dérouler sans spectateurs, nécessaires à l’arbitrage.

Si nous ne savons presque rien des règles du jeu de paume extérieur, nous sommes plus avertis sur celui qui se jouait en salle. Une corde séparait le terrain en deux. Les joueurs étaient de un à quatre dans chaque camp, et les spectateurs étaient installés dans une galerie couverte d’un petit toit, qui faisait toute la longueur de la salle. En face de cette galerie, était un grand mur lisse. À la droite de la galerie, le côté du service ou « tête du jeu » ou « de dedans ». À la gauche, ou « côté de la gille » ou « fond de jeu », était une seconde galerie, plus étroite et moins longue. La balle était envoyée et reçue par la main, même si, au milieu du XVIe siècle, s’imposa de plus en plus régulièrement le battoir, puis la raquette. La balle pouvait rebondir sur les toits de bois des galeries, sur le grand mur de pierre, le tambourin, et, évidemment, sur le sol fait de dalles. Mais c’était la gille qui donnait le plus de points, un trou situé à l’angle de la deuxième galerie et du mur. Chaque partie était intéressée. La paume était un jeu coûteux, les balles et surtout les raquettes étaient chères. En somme, le joueur défendait son argent, tout en essayant de respecter certaines règles de bienséance.

Afin d’éviter le blasphème et les jurons, le jeu, qui était parfaitement adapté à l’entraînement militaire, devait être constamment parlé. Il était vu comme l’un des meilleurs outils pour enseigner les principes naissants de la civilisation des mœurs. Les manuels publiés pour en enseigner les règles soutenaient que le joueur devait savoir perdre, d’une humeur égale, sans marquer sa colère ou sa tristesse. Il devait toujours être aimable, gai, facétieux et joyeux pendant toute la partie, une manière qui deviendra plus tard le « fair-play ».

Premier jeu de sociabilité qui se soit développé dans un lieu enclos, il fut au XVIe siècle une des activités favorites de la noblesse. François Ier, Henri II et Charles IX s’y seraient souvent illustrés avec éclat. D’ailleurs, dans chaque château, un jeu devait être bâti. Les villes en eurent également, souvent dans leurs faubourgs. Paris en possédait plus de deux cent cinquante sous le règne de Henri II.



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